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MANON BASILLE
Fille de l'eau

La fille s’appelle Manon. Elle est persuadée d’être de fiction.

Elle invente puis elle invente puis elle invente encore. Elle ne sait faire que ça.

Car tout ce qui l’atteint, l’atteint. Et tout ce qui la touche, la touche.

Manon Basille est une autrice, compositrice, violoncelliste, chanteuse, comédienne, poétesse et performeuse. Co-fondatrice du groupe Huit Nuits, au confluent de la chanson française et des musiques actuelles, elle se produit sur la scène normande et au national. 

Depuis mon premier doigt glissé dans la porte (attention ça risque de pincer très fort) du milieu artistique, depuis que j’en ai fait mon métier, ma vie, je flaire une réprobation latente. Comme une petite moue pincée à la française, un regard de biais. Je sens qu’ici, malgré une présumée ouverture d’esprit, on préfère les étiquettes claires nettes précises. On n’aime pas trop quand ça se disperse, quand ça se fragmente, se kaléidoscope. Les octopus on ne sait pas trop quoi en penser. Or, je suis de la race des animaux marins à trois cœurs et huit tentacules. J’aime créer multiple, sans me soucier de la forme, en me projetant dans tous les rôles où mon désir et mes envolées me mènent. Portée par un élan vital qui se fout des conjonctures, des marches à suivre, de l’industrie musicale théâtrale du livre de la poésie du cinéma de l’édition, des calendriers prévisionnels et de toutes les règles tacites étouffant cette impulsion si primitive au fond, brutale, de la création.

Je suis certes le produit d’un parcours institutionnel par endroits, écoles de théâtre et musiques en tout genre dès l’enfance, classe Art Dramatique au lycée puis conservatoires, mais en réalité, j’ai le plus appris lorsque j’ai désappris. En cultivant le manque. En marge. En me confrontant à ma vulnérabilité, à ma rage, en me cognant à toutes sorte de murs, au despotisme si courant de certains professeurs et autres mentors ou metteurs en scène du secteur culturel, au sexisme omniprésent, à la misogynie, et à l’objectification permanente du corps dit féminin. Aujourd’hui toujours et encore davantage "quoi" que "qui", plus "objet" que "sujet". Qui est le corps féminin ? A qui appartient le corps féminin ? J’ai gagné ma légitimité en cessant d’accorder du crédit à ceux qui avaient trop souvent la parole, en cessant de me détester pour ce que je suis et ne suis pas, en communiant avec ma curiosité intellectuelle, ma soif d’expérimentation, ma singularité, et dans mes rencontres fondatrices et fondamentales avec des femmes artistes, des sœurs. J’ai comme une constellation de sœurs artistes autour de moi, d’amies et collègues inspirées et inspirantes, et cette énergie sororale est lumineuse et galvanisante.

Mon premier acte fort de création prend la forme d’un journal de bord poétique, Ecume, débuté à l’adolescence, qui aboutira à la publication en 2017 d’un recueil, Insulaire, ou y figure une infime partie de ces textes, édité chez Christophe Chomant Editeur. De ce recueil naitra en 2018 un spectacle pour une comédienne (magnifique Charlie Dracon) et un batteur (Samuel Antonin). Je suis autrice compositrice violoncelliste et chanteuse co-fondatrice, avec mon jumeau poétique Pierrick Le Braz, du groupe musique actuelle Huit Nuits très présent sur la scène normande. Nous venons de sortir un album, Aveu de Faiblesse, disponible partout. Né de l’espace-temps fragilisant de la pandémie. 10 titres à fleurs de peau, plus sauvages que jamais, traitant de sujets sensibles tels que la santé mentale, la migration, l'enfermement. Ces titres sont le reflet de nos failles, de notre vulnérabilité, mais aussi de notre combativité et de notre résilience. L'important est de pouvoir s'affranchir de ce qui nous limite. Je crée actuellement un spectacle féministe jeune public, Petite Sorcière, de mon album éponyme, produit en solitaire.  J’ai auparavant été la violoncelliste de l’artiste Tallisker, je compose également pour d’autre artiste muscien.nes et pour le théâtre, récemment, avec la pièce de théâtre, dystopie féministe, L’Envers du.des corps, écrite et mise en scène par Mélissa Prat. J’expérimente le langage également par l’oralité, des lectures et vidéos sont accessibles sur mon compte Instagram, mais également en chair et en os lors des scènes ouvertes de la revue Cracher sur la poésie, une revue de poésie locale (pour le moment) que je crée, entourée d’un comité de lectrices, en 2023 et dont le premier numéro est actuellement disponible, le second numéro sur le thème Creuser paraitra en mars 2025.

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